Droit à la ville, droit de cité ?
Dans plusieurs parties de notre territoire, la situation immobilière se tend, si elle n’était pas tendue déjà. Un peu partout des collectifs se créent, comme à Saint-Malo, l’île de Groix ou bien Belle-Île, pour interpeller la population sur cette situation critique, mais également pour aller plus loin dans l’analyse. Touristification ? Gentrification ? AirBnb ? Résidences secondaires ? Les problèmes sont multiples et leurs origines également. Sans doute un des meilleurs exemples en Bretagne actuellement, le collectif « Droit à la ville » de Douarnenez, a mené une véritable enquête sur la situation dans la cité des Penn-Sardin. Nous avons rencontré certain·e·s de ses membres.
Propos recueillis par Maxime Touzé
Pouvez-vous nous décrire la genèse de votre collectif ?
Il y a eu plusieurs faits marquants qui ont amené à la constitution du collectif Droit à la ville Douarnenez et au lancement de la recherche-action. En 2018, de gros projets animent les discussions à Douarnenez : la rénovation du Rosmeur et le rachat de l'abri du Marin et de l'usine Chancerelle pour des projets de centre d'art contemporain. De nombreuses questions émergent de ces transformations visibles de l'espace. La rénovation du Rosmeur a lieu dans le cadre d'une AVAP, qui fixe des règles architecturales précises. Certaines de ces règles sont critiquées par la population, comme par exemple la charte des terrasses et le nuancier fixant le blanc comme couleur obligatoire des façades des habitations de la ville. Ces normes sont vécuespar certain.e.s comme des artificielles ne prenant pas en compte l'histoire et le vécu local, et provoquant une uniformisation des esthétiques et des ambiances. La revente de deux bâtiments historiques pose la question de l'affectation des friches de la ville. Après une période, allant de l'aprés guerre au milieu des années 90, marquée par la reconversion du patrimoine industriel en logement social ou privé populaire ou en équipement municipaux, depuis quelques années les reventes sont marquées par des projets d'investissements privés plutôt luxueux ou par la préemption de friches pour destruction et construction de places de parking visant à absorber le trafic saisonnier supplémentaire. Autour de ces questions et d'un phénomène de développement des meublés de tourisme, des résidence secondaire et des difficultés pour les habitant.e.s à l'année pour trouver un logement, un collectif s'est monté. Douarnenez 2050, a ainsi organisé des conférences de presse, écrit des textes et organisé une réunion publique qui a rempli la salle des fêtes un lundi soir d'octobre. À la suite de ce collectif, nous avons été quelque un.e.s à avoir l'envie de continuer de nous organiser autour de ces problématiques. Notre point de départ est l'apparent paradoxe de la ville : beaucoup de marqueur de pauvreté et de déclin économique, mais un marché de l'immobilier en pleine expansion, la plus forte hausse du Finistère sud depuis 2017 dans une ville qui avait pourtant la réputation d'être « accessible». Alors que le revenu des ménages douarnenistes stagne, les prix des loyers et des ventes augmentent, mais surtout le marché se sature. Le tourisme comme facteur exogène nous semble indispensable pour comprendre la transformation du parc immobilier, mais plus largement de l'habiter Douarneniste (effet de saisonnalité commerciale, transformation des représentations et de l'identité, orientation des politiques urbaines vers les pôles touristiques devenus centraux et délaissement des quartiers « périphériques », etc..) Il nous semblait d'autant plus important d'inscrire le tourisme dans la grille d'analyse qu'il est absent de tous les documents liés aux questions de logement. Nous n'en avons pas trouvé un mot dans le PLH, qui oriente pourtant la politique locale de l'habitat dans un souci affirmé de « mixité sociale » ; il faudrait faire par ailleurs une critique de l'utilisation par la droite néolibérale de cette notion. Rien non plus sur les enjeux liés au développement des résidences secondaires ou du marché des meublés de tourisme de courte durée (Airbnb, Abritel ou leboncoin notamment) Nous avons donc voulu dépasser les intuitions qui nous animaient pour tenter d'aboutir à une meilleure compréhension de phénomènes qui nous touchaient en tant qu'habitant.e.s. C'est là que la forme de la recherche-action s'est imposée a nous. Utiliser les outils et méthodes de la recherche scientifique en acceptant notre position située et donc non neutre par rapport à notre objet de recherche et le désir que ce travail ait des effets performatifs. Nous avons donc commencé ce travail de recherche-action en janvier 2020. Nous avons sollicité et obtenu un financement auprès d’une fondation soutenant des projets associatifs. Ce financement nous permet de mener nos recherches dans de bonnes conditions, et nous permettra de les diffuser plus facilement. Les membres du collectif travaillent tous bénévolement.
Quelle est la première fois où vous avez fait parler de vous ? Quel impact cela a eut-il ?
Avant la recherche-action nous et d’autres avions déjà utilisé le nom du collectif pour organiser des réunions publiques et une action de sensibilisation autour du développement d’Airbnb en septembre 2019. Ce nom est inspiré du livre Le Droit à la ville d’Henri Lefebvre, philosophe et anthropologue. En 1968, par cet écrit il proposait une nouvelle approche d’appréhension de l’urbain et des luttes sociales « pour et dans l'espace ». Notre premier événement en tant que Collectif Droit à la ville dans le cadre de la recherche-action « habiter une ville touristique » date de février 2020. En pleine campagne électorale l'auditorium de la médiathèque/port musée était bondé ! Cela montre l'intérêt des habitant.e.s pour les questions de logement et des transformations urbaines de la ville. C'est un intérêt qui dépasse largement le cadre notre collectifqui n’est qu'un des acteurs locaux. Notre travail de transmission publique des avancées de la recherche a été chamboulé par la crise sanitaire, mais nous avons quand même réussi à organiser des « visites guidées » cet été : des balades qui associaient des parties théâtralisées dans l'esprit carnavalesque et de la transmission d'informations historiques ou sociologiques. Une belle réussite : de 20 personnes lors de la première visite, jusqu’à plus de 80 personnes pour la cinquième et dernière visite (moitié habitant.e.s à l'année, moitié touriste).
Pouvez-vous nous définir vos objectifs ? Vos méthodes de travail ?
Notre démarche est à la rencontre de plusieurs méthodes et disciplines. Nous avons commencé par un travail d'analyse des données statistiques et des documents institutionnels liés à la situation sociale, au logement, à l'urbanisme et au tourisme. Nous nous sommes ensuite engagé dans un grand chantier de collecte de récits d'habitant. On va réaliser une centaine d'entretiens pour mieux comprendre les parcours, les représentations, les problématiques et les rapports à la ville entre les différents profils d'habitant.e.s. On s'est aussi lancé dans une enquête par questionnaire pour collecter des données quantitatives sur les usages de la ville et la question du logement. On étudie aussi les discours, les politiques publiques et les effets qu'ils produisent. D'un autre côté on travaille sur un état de la recherche universitaire sur l'histoire économique, sociale et urbaine de Douarnenez, mais plus généralement sur l’histoire, la géographie ou la sociologie du tourisme, sur l'urbanisme, l'anthropologie de l'espace et sur les questions d'inégalité sociale et spatiale qui émergent ou se développent dans la ville moderne ainsi que les formes de résistance populaire qui y émergent. Douarnenez a des aspects particuliers, mais est aussi inséré dans des relations extérieures et nous devons analyser Douarnenez dans ses relations avec le reste du monde pour comprendre les raisons endogènes et exogènes de son évolution.
Quels liens avez-vous avec la municipalité ?
Nous avons réalisé des entretiens avec toutes les listes candidates aux dernières élections municipales, y compris avec la majorité actuelle. Nous nous sommes fait le relai auprès de la mairie des personnes à la rue pendant le confinement, pour demander l'ouverture de lieux d'accueil d'urgence collectifs et individuels dans des lieux publics inoccupés. Mais sans succès. Nous ne cherchons pas à entretenir de liens privilégiés avec les pouvoirs publics. Nous menons un travail de recherche. Il se peut que nous proposions un certain nombre de leviers qui pourraient améliorer la situation : tant mieux si la mairie souhaite s'en saisir, mais pour notre part, nous voulons surtout un dialogue avec les autres habitant.e.s. On pense qu'il n'est pas trop tard et que l'organisation collective peut bousculer le devenir de la ville. Même si celui-ci est largement déterminé par des processus économiques et des normes politiques qui dépassent le cadre de la ville et la volonté, bonne ou mauvaise, des élus d'agir sur ces sujets, il n'y a pas non plus d'évidences sur le devenir « volets fermés et ghetto doré » de la ville. Nous avons des choix politiques à faire et les habitant.e.s peuvent être capables d'imposer des changements à travers la diffusion de pratiques de solidarités, d'entraide, de résistance et de pression sur les choix politiques qui sont faits en leur nom.
Le 20 février dernier vous deviez organiser une réunion publique à Douarnenez pour exposer vos travaux, qui a été reportée pour la deuxième fois à cause de la crise sanitaire. Elle devait s’articuler autour de trois thématiques : analyser, comprendre et agir. Que pourriez-vous nous en dire ?
Il y a de nombreux lieux communs et fausses évidences qui sont partagés par les habitant.e.s mais aussi diffusés par les élus et le travail de recherche et de diffusion permettent en partie de les dépasser. Deux exemples : quand les élus disent sur la question des meublés de tourisme et des résidences secondaires « le marché de l'immobilier est libre, on ne peut rien faire ». C'est une fausse évidence. Même le droit actuel propose des outils qui permettent d'encadrer et d'orienter le marché, qui laissé a son « autorégulation » produit inégalité et d'exclusion. Et l'un des levier politiques des élus locaux et de se regrouper pour faire pressoin sur les parlementaires pour demander des modifications de la loi. Les élus locaux ne s'en privent d'ailleurs pas sur certains sujets, nous en avons vu un exemple recent lorsque certains maires ont contesté la fermeture des commerces dans leurs municipalités pour lutter contre la pandemié de covid19. Sur la question d'une politique sociale du logement régulatrice la mairie de Doaurnenez refuse pour le moment d'intervenir. Il y a au fondement du droit moderne une tension auquel les institutions publiques doivent repondre. Tension entre le fondement de « l'idéologie proprietaire » qui naturalise la propriété privée en la fondant sur un droit naturel sur lequel nul n’a le droit d’interférer et le l'objectif de régulation des inégalités qui impose un devoir de regulation publique qui doit garantir à toutes et tous l'accés aux biens et services essentielles que l'extension totale du droit de propriété et du marché ne permet évidement pas. En ce qui concerne la question du logement, le droit des locataires, et les outils locaux d'urbanisme et d'habitat peuvent avoir des effets sur la tension entre inégalité produite par le marché et réponse aux besoins d'accès aux biens et aux services essentiels pour les habitant.e.s Préférer la liberté du marché à l'intervention est un choix politique qui produit des effets sur le développement des inégalités et les phénomènes d'exclusion des plus précaires de la ville. C'est un regard situé du côté des intérêts économiques (propriétaires, agents immobilier, notaires, promoteurs) plutôt que du côté de la protection des populations et d'une politique sociale d'accès aux biens et services urbains. Deuxième exemple : on entend souvent « Douarnenez est une station touristique, elle l'a toujours été et c'est naturel ». L'étude historique et géographique nous permet de donner une origine au phénomène touristique à Douarnenez, et de comprendre que le caractère biophysique (sa «nature », son littoral, ses plages, la baie..) ne suffit pas à lui conférer un caractère touristique. Au milieu du 18e siècle ; les besoins du développement capitaliste industrielle ont accaparé tout l'espace de Douarnenez. En construisant des usines, des logements prolétaires, des équipements portuaires, l'industrialisation a mis un frein brusque au développement touristique de la ville. Les artistes et nobles s'en sont largement détournés pour decouvrir Tréboul. Dans les années 1870, les communaux de Tréboul qui servaient de sécherie de filets et de zone de pâture sont abolis et revendus aux propriétaires de conserverie de Douarnenez. Ils seront l'emplacement quelques années plus tard des premiers hôtels et villas qui marqueront le devenir touristique et l'urbanisation sous la forme de « station balnéaire » de Tréboul. On voit donc comment des éléments historiques, économiques et politiques orientent les devenirs des espaces habités. Rien ici n'est naturel ou éternel. La ville dans laquelle nous vivons n’est pas un espace neutre : elle est le produit d’un ensemble de déterminismes géographiques, de relations économiques, de contingences historiques, de choix des institutions et de participation, de résistance ou d'arrangement des habitants. Le fait touristique prend toute sa part dans cette production de l’espace. L'histoire a produit les Sables blancs comme station touristique, subvertit ses usages et son organisation spatiale ancienne. Son économie et l’organisation et la repartition de ses logements sont largement déterminées par le secteur touristique. De l'autre côté, jusqu'à la désindustrialisation des années 70, Douarnenez était une ville majoritairement industrielle. C'était une ville visité par des touristes nombreux en saison attiré par le mythe de la cité d'YS, le spectacle quotidienne de la peche ou l'existence d'une offre d'hebergement collectif ou individuel nombreux et relativement accessible. Mais l'accueil touristique se faisait sans que cela n'influence de façon fondamentale les politiques publiques et les orientations économiques en matière d'urbanisme et d'habitat. Dans les années 60, il y avait 2 500 pièces à louer chez l'habitant (ce qui est bien supérieur aux 400 Airbnb actuels), 661 chambres d’hôtels, 5 terrains de camping, 13 colonies de vacances, mais seulement 214 résidences secondaires. Aujourd’hui le tourisme n'est plus structuré de la même façon. Du fait des changements des usages et des goûts touristiques, mais aussi du fait des choix politiques locaux et au manque de financement des structures d'accueil collectives liées à des municipalités ou à des comités d'entreprise. Le tourisme est moins populaire , et plus orienté vers des catégories sociales aux fortes capacités financières. Surtout, les effets sur la vie quotidienne et la capacité d'habiter des résidents annuels évoluent. Les modes d'habiter produit par une ville touristique comme Douarnenez ne sont pas équivalent à ceux d'une station balnéaire. Et le glissement de l'un vers l'autre à la suite de la désindustrialisation, dans l'espoir d'une « attractivité » économique nouvelle, peut se faire au détriment des choix et des intérêts de la majorité des habitant.e.s. Sur le logement par exemple, un Airbnb ou une résidence secondaire est en conflit direct avec les projets d'installation à l'année des individus : un Airbnb dédié entièrement à la location touristique produit mathématiquement la soustraction d'un logement dans le parc de logement à louer à l'année. Sous l'influence de ce marché, ce ne sont pas les niveaux de revenus des habitant.e.s annuel.le.s déjà là qui fixent les niveaux de prix, mais les capacités financières d'investisseurs extérieurs, souvent métropolitains et mieux doté en capital économique et le marché très dynamique du locatif saisonnier et des résidences secondaires. Quand les 2500 pièces à louer dans les maisons douarnenistes des années 60 relevaient d'une économie de la débrouille souvent non déclarée, permettant un revenu supplémentaire dans une ville où la pêche restait irrégulière, aujourd’hui l'investissement dans des résidences secondaires valorisées le reste de l'année via des conciergeries a des conséquences toutes autres. La transformation des logements annuels en meublés touristiques professionnels produisent des effets important sur la structure du parc immobilier. Même quand ils constituent une proportion relativement faible dans l'esemble de la ville, il faudra étudier le phénomene à l'echelle plus fine du quartier ou de la rue pour se rendre compte que certains quartier, particulierement ceux vue sur mer ou proche du littoral et des ports sont largement structuré par le logement touristique. En 40 ans, le taux de résidences secondaires a augmenté de 110 % à Doaurnenez. Aux alentours de 15 % en 2018, il est certes relativement bas pour la région : c'est une exception Douarneniste qui fait aussi son caractère de ville habitée, et dynamique à l'année. Mais c’est cette exception qui pourrait bien évoluer prochainement. C’est peut être même déjà le cas, mais nous manquons de données récentes. Sans mouvement venant contredire ce devenir d’investissement du logement pour des résidences ou des meublés de tourisme, cela pourrait aller jusqu'à l'exclusion des classes populaires des centres rénovés. Lesdites rénovations visant souvent moins les besoins des habitants qu’un développement de l’exploitation touristique de ces centre-villes… Nous ne souhaitons pas que Douarnenez ne soit accueillante qu'aux promoteurs ou aux spéculateurs, ou soit ouverte uniquement au tourisme de standing. Nous voulons que Douarnenez reste habitable par les classes populaires et moyennes souhaitant y vivre à l'année ou venir y passer des vacances. Le marché immobilier touristique et saisonnier risque d’ailleurs de rentrer en conflit avec un autre de leur désir : freiner la perte structurelle de population depuis les années 70. Et « l'attractivité » économique et touristique récente de Douarnenez, même si elle permet l'installation de nouveaux habitant.e.s, se fera mécaniquement par des effets de marché au détriment des moins bien doté en capitaux, population ancienne ou nouvelle. Il y a urgence à agir pour le droit à la ville, pour une ville vivante, habité et accueillante.
Quelle est donc la suite pour vous ?
Nous continuons à travailler sur la recherche (entretiens, travail bibliographique). Nous venons d'installer nos bureaux au Local, (l'espace autogéré rue Velly à Douarnenez). Nous allons continuer a organiser des événements publics dès que la situation sanitaire le permettra. Nous commençons une phase d'écriture qui devrait aboutir à la publication d'un livre à l'été 2022. Ensuite, nous souhaitons aller à la rencontre d'autres territoires pour diffuser les méthodes et résultats de notre recherche-action. Nous avons aussi constitué une collecte importante de documents et d'ouvrages sur la ville et sur les questions touristiques. Nous aimerions que cela devienne un centre de ressources pour les habitant.e.s ou pour des chercheurs ou chercheuses intéressé.e.s par ces sujets. Nous sommes déjà régulièrement contactés par des étudiant.e.s. Si notre démarche pouvait influencer l'envie de continuer a faire de Douarnenez mais plus généralement de l'habiter littoral, un objet d'étude et de lutte ça pourrait être une bonne suite. Celles et ceux qui abordent le tourisme d'une manière critique sont souvent considérés par les élus et les élites économiques comme des personnes qui refusent l’accueil des personnes extérieures sur leur territoire. Mais c'est voir la mobilité et l’accueil sous un prisme très étroit. Et refuser de voir ce que le tourisme peut potentiellement produire contre les principes d'ouverture et d’accueil. Produire une ville accueillante aux migration de loisirs des classes supérieurs, c'est potentiellement, par des effets économiques et politiques, fermer sa ville à l’accueill'acceuil permanente des classes populaires mais aussi aux autres formes de migrations moins compatible avec l'imaginaire publicitaire de la« carte postale d'un petit port du Finistère ». Nous ne souhaitons pas sacrifier, sous la domination de la rationalité de l'économie touristique, la fonction d’accueil des plus précaires et des personnes en besoin qui sont arrivées sur le territoires, quelles que soient leur situation administrative, leur couleur de peau, leur nationalité.
Avez-vous des liens avec les autres collectifs bretons ? Et avec d’autres collectifs français ?
Nous avons été en contact avec pas mal de collectifs et d'habitant.e.s du littoral breton. Nous avons rencontré des gens de Groix, de Saint-Malo, de Belle-Île et le collectif Dispach, qui se mobilisent beaucoup sur les questions de résidences secondaires en Bretagne. Chaque territoire a des particularités, mais aussi des points communs. Nous avons aussi des contacts avec des chercheurs et chercheuses qui ont accepté.e.s de nous accompagner ou qui sont venu nous solliciter. Nous venons de rencontrer un collectif d'architectes qui cherchent à penser des formes de lutte contre l'ordre néolibéral. La mise en réseau est un travail complémentaire à celui de la recherche-action et qui prendra sûrement plus d'importance encore à la suite de la publication de l'ouvrage.